En partant de Wanaka en milieu d’après-midi, on avait une toute petite chance de traverser la Lindis Pass de jour mais des travaux sur la route en ont décidé autrement. Avec un détour de plus d’une heure, on a eu tout juste le temps de profiter du soleil couchant sur les montagnes. Après Wanaka, le Mont Cook était la deuxième étape incontournable que nous souhaitions faire avant de rejoindre Christchurch. Mais compte-tenu des temps de parcours, nous avions décidé de faire étape à Twizel et c’est à la nuit tombée que nous sommes arrivés chez Ben et Tessa nos hôtes pour la soirée.
Twizel ne devait être qu’un lotissement temporaire pour loger les ouvriers lors de la construction de la centrale hydroélectrique voisine dans les années 60. Soixante ans plus tard, Twizel est toujours là à la croisée des chemins entre Mont Cook et stations de ski. Ca c’est la petite histoire que Ben nous a contée pendant le dîner. Comme il y avait des lasagnes pour 12, Ben nous a invité à partager le repas avec eux et quelques amis de passage. Au final on a passé une super soirée. Ben et Tessa sont d’une gentillesse incroyable, et leur chienne Nela, une Kelpie australienne, est juste bluffante. Elle sait quel jouet aller chercher quand on lui dit “get the bottle” or “get the ball“. Et si d’aventure elle devait vous déposer son jouet à vos pieds et que fainéant comme vous l’êtes vous trouviez ça encore trop loin, un petit “closer” suffit pour qu’elle vous le remette presque en “pieds” propres! Avec tout ça, leurs chambres sont spacieuses et les couettes épaisses aident pour les nuits froides. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour nous décider à rester une nuit de plus.Le lever de soleil sur les montagnes entourant Twizel est magique. En hiver les sommets enneigés sont roses aux premières heures du jour et virent dorés quand le soleil passe l’horizon. Les conditions s’annoncent parfaites pour enfin approcher et voir le Mont Cook. Déjà deux fois que j’ai le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande en vue, mais à chaque visite les nuages et le mauvais temps ont joué les trouble-fête. Mais cette fois-ci s’annonce être la bonne. Après un copieux petit-déjeuner qui vaut tous ceux des hotels 5 étoiles (ah les gaufres fraîches avec les framboises au sirop…), nous voilà en route. De Twizel il faut un peu moins d’une heure pour rejoindre Mount Cook Village au pied de la montagne en longeant le lac Pukaki. Le trajet est mémorable avec très vite le Mont Cook en point de mire et on ne le quitte plus des yeux jusqu’à l’arrivée au village. J’imaginais le village plus en altitude, ne l’atteindre qu’après une succession de virages en épingle, rien de tout ça. Le village est juste au bout de la route.
Mont Cook / Aoraki culmine à 3724 mètres. Terrain de jeu de Sir Edmund Hillary, premier homme à gravir le Mont Everest, il attire et fascine toujours autant les alpinistes du monde entier. Loin de nous l’idée de le gravir, de toute façon notre ascension du Pic Roy la veille a eu raison de nos jambes et c’est fourbus et courbaturés que nous descendons de la voiture pour aller visiter le centre d’information. Au final on prend la sage décision d’éviter les randonnées trop raides et on se rabat sur Kea Point d’où on peut observer le Mont Cook dans toute sa splendeur après une petite promenade d’une heure. Une meilleure option eut été de remonter dans la vallée de Hooker mais l’accès était fermé à cause des pluies torrentielles du mois de mars et de la crue qui a suivi et emporté le pont sur la rivière. On enchaîne ensuite par le point de vue sur le glacier de Tasman et la petite boucle autour des “blue pools” en contre-bas de la moraine. Les lacs ne sont plus bleus depuis longtemps n’étant plus alimenté par la fonte des glaces. En hiver ils gardent tout leur charme avec leur surface gelée et les sommets enneigés en arrière-plan. Après un retour au village pour un déjeuner tardif et un dernier détour par Kea Point pour profiter du Mont Cook baigné dans la lumière chaude de la fin d’après-midi, on reprend la route direction Twizel.
Recommandation: On sait bien que Twizel n’est pas vraiment sur la carte touristique de Nouvelle-Zélande, mais on ne peut que vous encourager à faire étape chez Ben et Tessa. Vous les trouverez sur Airbnb sous le nom Ben’s Bed & Breakfast. L’accueil est fantastique, le petit-déjeuner nous fait encore rêver et les chambres sont au top. Et en plus ça ne casse pas la tirelire.
Le lendemain, on traverse la région de Canterbury avec un stop au lac Tekapo pour le déjeuner. Quand il fait beau l’endroit est magique. L’eau du lac prend des teintes émeraude et turquoise. C’est tout simplement splendide. On le sait parce qu’il y a quelques années on y a eu le droit. Cette fois-ci le temps n’est pas de la partie et le ciel est plutôt gris et nuageux. Tout de suite c’est moins féerique! On ne rate quand même pas le détour par l’observatoire astronomique du Mont John. Perché à 1029 mètres d’altitude il surplombe le lac Tekapo et offre une vue imprenable sur les chaînes de montagnes avoisinantes. Par beau temps on doit même pouvoir apercevoir le Mont Cook depuis l’observatoire. On descend ensuite en ville pour déjeuner avant de faire étape à l’église du Bon-Pasteur qui est juste sur le lac. C’est un peu l’attraction locale. Heureusement c’est l’hiver et il n’y a finalement peu de bus de touristes. Mais on peut voir qu’en quelques années le lieu a été largement aménagé pour accueillir un nombre croissant de visiteurs. Le succès de cette petite église ne se dément pas. En tout cas si vous y aller, pensez à rentrer à l’intérieur pour quelques instants de recueillement, la vue par la baie vitrée derrière l’autel est unique au monde. L’heure tourne et il est temps de finir notre périple. On a rendez-vous à 18h00 avec Mathieu qui nous attend de pieds fermes. Christchurch nous voilà.