Nouvelle journée, nouvelle préfecture. Nous avons quitté Nagasaki pour Saga.
Il n’y a pas de site marquant dans cette préfecture. Sa beauté vient de sa variété de paysages: montagnes verdoyantes, côtes sauvages et rizières en terrasse qui contrastent avec le bleu profond de la mer.
Les rizières étaient complètement en eau, créant des effets miroirs magnifiques. Nous nous sommes d’abord arrêtés à celles d’Oura. La courbe des rizières surplombant le village et la marina, et la vue sur les petites îles environnantes valent largement le détour.
Puis nous sommes allés aux rizières de Hamanoura. Populaires avec les photographes japonais, qui a 15h étaient déjà installés pour le coucher de soleil! Ce jour là, le soleil devait se coucher en alignement parfait avec le relief, sur des rizières en eau, pour LA photo parfaite.
Le lieu est superbe. Il y avait une table, et une vue magnifique, nous nous sommes aussi installés pour le reste de la journée. Eff en a profité pour travailler un peu, et moi je me suis fait une après midi lecture dans un décor incroyable et changeant. Nous poser comme ça, plusieurs heures, pour juste profiter du paysage nous a fait un bien fou! Le lieu s’est chargé davantage de photographes au fil des heures, et la déception de tous s’est faite ressentir quand 30 minutes avant le coucher du soleil, il a fallu se résigner au fait que Monsieur Soleil avait décidé de jouer les timides en se cachant derrière les nuages. La lumière et les vues sur les rizières ont quand même été magiques, et aucun regret d’avoir attendu.
Le lendemain, nous sommes tombés sous le charme de Yobuko, un village de pêcheurs, dont le port nous a rappelé les ports bretons. Enfin de loin, car de plus près, les étals de seiches et autres oursins à déguster sur place, nous ont ramenés à notre quotidien japonais! Petite ballade dans les rues piétonnes en respirant le bon air iodé, loin des afflux de touristes étrangers, une vraie petite bulle d’oxygène avant d’aller pique-niquer au château de Karatsu, sous les glycines en fleurs.
C’est assez drôle d’observer les comportements. Les japonais, amoureux de la nature, faisaient eux aussi tranquillement leur pique-nique entre amis sous les arbres en fleurs, ignorant les groupes de touristes chinois et thailandais, complètement obnubilés par leurs séances selfies. Parfois ce narcissisme ambiant est affligeant. On a juste envie de leur dire de regarder autour d’eux et de profiter, plutôt que d’essayer 150 poses moins naturelles les unes que les autres, et leur dire que non, le château et cette branche en fleurs ne sont pas plus beaux s’ils se mettent devant! Bref… Ça fait du bien de râler parfois!
On a eu envie de retourner sur des lieux moins populaires, donc direction la plage de Futamigaura. Belle plage de sable blanc, avec un Tori dans l’eau. Le ciel était bien couvert donc pas de couleur turquoise, mais après quelques photos et un verre de vin en terrasse, on était bien détendus.
C’est après que les choses se sont vraiment gâtées… On avait décidé de rester dormir pas loin de la plage. On était bien installés mais on a été rappelés à l’ordre car il était interdit de rester stationner dans le coin. Nous avons donc dû refaire de la route pendant quasiment une heure, de nuit, sous la pluie, pour trouver un endroit convenable. Pas drôle, voire carrément frustrant. Mais au moins nous étions à Dazaifu, une ville proche de Fukuoka, connue pour ses temples, et principalement son grand Tenmangu Shrine. Nous l’avons visité le lendemain matin rapidement, car encore sous la pluie…
Nous étions passés par Fukuoka la veille au soir, et n’avions pas été excités plus que ça. On devait passer les derniers jours dans le coin, pour prendre le ferry, mais vu la météo exécrable, sans prévision d’amélioration, nous avons changé d’avis, car quitte à conduire sous la pluie et devoir rester dans la voiture, autant rentrer sur Osaka. Cerise sur le gâteau, nous étions en plein Golden Week, une grosse période de congés du Japon, qui se doublait cette année des festivités pour l’abdication de l’Empereur Akihito, et du couronnement de son fils Nahurito. Dix jours de congés nationaux, donc des dizaines de millions de personnes en transit, donc pas d’hôtels disponibles en dernière minute. Forcément… Ce n’est pas comme si on n’avait pas été prévenus!!!
Bref, nous avons annulé le ferry, et avons quitté Kyushu. L’île nous avait accueilli avec un grand soleil, mais nous a laissés partir sous de grosses larmes de pluie. Coïncidence sûrement, ou peut être le reflet de nos sentiments, à l’approche de la fin de ce dernier voyage au Japon.
Pluie, frustration… Ça fait moins rêver tout de suite!! Mais ce n’était que le début, car Honshu nous a réservé de “belles” surprises aussi. Suite au prochain numéro !!