Tahiti, première escale polynésienne
Onze heures de vol en classe business ça passe quand même mieux que le bus de nuit surtout avec l’un ou l’autre verre de champagne rosé pour aider à dormir.
A peine débarqué à Papeete, on est dans l’ambiance avec le petit orchestre à yukulélé et Olivier et Tehani qui nous attendent avec des colliers de fleurs. Une traversée de la ville plus tard, on retrouve Heiata et Herenui sur les hauts de Mahinarama à quelques 600 mètres d’altitude avec une vue plongeante sur l’océan. Trois ans depuis qu’on s’est vu la dernière fois à Singapour alors forcément l’après-midi passe vite à papoter de tout et de rien.
On redescend en ville en fin de journée pour aller au salon “Made in Fenua” où les artisans locaux exposent leur production locale. On y trouve de tout, de la perle noire à la sculpture sur bois inspirée des Marquises. On finit la journée par un repas gargantuesque dans l’une des roulottes qu’on trouve encore sur le front de mer. Popas (comme on appelle les touristes et métropolitains ici) fraîchement débarqués de l’avion on comprend très vite que les portions servies en Polynésie peuvent nourrir une famille entière, on sera plus raisonnable la fois suivante.
Dimanche matin nous étions au marché de Papeete de bonne heure avec Olivier pour provisionner pour le petit-déjeuner dominical à la tahitienne. La partie touristique est très peu active le dimanche au contraire du reste de la semaine. Restent les étals de fruits et poissons exotiques et autres spécialités locales. Le cochon est servi à toutes les sauces tout comme le uru aussi connu comme fruit de l’arbre à pain. Les sacs remplis et le litre de jus de canne à sucre sous le bras, nous sommes rentrés petit-déjeuner à la maison.
Après avoir déposé Tehani chez sa copine, nous sommes partis pour un tour de l’île guidé par Olivier et Heiata. Après un bref stop au belvédère de Tahara’a d’où l’on peut voir Moorea au loin, nous sommes passés par la pointe Vénus où se trouve une jolie plage de sable noir ainsi que le plus ancien phare de Polynésie toujours en activité après 150 ans de bons et loyaux services. En continuant la route côtière on passe par le trou du souffleur, curiosité géologique locale où la mer s’engouffre dans une grotte à fleur d’eau, et les 3 cascades où une seule est accessible, l’accès aux autres étant fermé à cause des risques élevés de chutes de pierres. Avec tout ça on ne voit pas le temps passer, et l’heure du déjeuner approchant on fait escale à la plage de Maui, restaurant très sympa en bord de mer où on mange les pieds dans le sable. Dans l’après-midi on pousse jusqu’à Tehaupo, sur Tahiti Iti, la petite île, un lieu mythique et mondialement connu des surfeurs.
Pour notre dernier jour à Tahiti, Heiata nous dépose en ville après une matinée farniente sur les hauteurs de Mahina. On vadrouille dans le centre de Papeete à la recherche des meilleurs grafitti que la ville a à offrir. Chaque année la Polynésie organise un festival “streetart” où les meilleurs artistes sont invités pour peindre les murs d’une municipalité. Pour ceux qui aiment ce type d’expression comme moi c’est un vrai régal pour les yeux. Vee profite de notre virée pour faire le plein de monoï et compléter sa garde robe! Dernière soirée avec nos hôtes avant de filer à Moorea le lendemain matin.
Moorea, l’île du lézard jaune
S’étant pris le tapis dans les dates on a dû réservé une petite pension au dernier moment pour notre première nuit. On est arrivé à Moorea en vrais touristes sans grande préparation et surtout sans savoir si quelqu’un nous y attendait. Enfin l’affaire s’est arrangée facilement et nous avons partagé un taxi avec un couple d’américains visiblement aussi peu préparés que nous. On a posé nos sacs et avons mis les pieds en éventail tout l’après-midi. On s’est juste renseigné à propos de la randonnée du col des 3 cocotiers qui démarre du belvédère de Opunohu. A priori c’est juste à côté, en partant tôt le lendemain on sera de retour pour le déjeuner. Et la journée se passe à lire pour Vee et à travailler pour moi.
Mercredi, on est sur le pont de bonne heure en route pour le belvédère. Soucieux de ne pas partir du mauvais côté, on cherche le propriétaire de la pension pour un dernier briefing. Il n’est pas là mais le loueur de scooters qui passe nous explique qu’on en a déjà pour deux heures pour rejoindre le belvédère. Il y a comme un bug dans notre programme de la journée. Sans trop de solution on quitte la pension à pied prêts à tenter notre chance en auto-stop, et ça marche. Avec l’aide de deux conducteurs adorables nous sommes au point de vue en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je dois dire que je m’attendais à plus époustouflant, mais je fais mon difficile car il y a pire quand même.
Quelques photos plus tard on part pour 3 heures de randonnée dans la forêt et l’humidité. Le terrain est gras et les moustiques friands mais on fait avec. Du col on aperçoit la côte ouest vers Haapiti, les couleurs de l’eau sont dingues. De retour au belvédère on refait le plein d’énergie. Pour ça on préfère les bananes et noix de coco de la vahiné aux salades des témoins de jehova. Si si, ils sont là toute la journée à l’ombre des arbres. On redescend jusqu’à la côte par le chemin des ancêtres, chouette balade à travers forêt et plantations d’ananas parsemée de marae, les anciens lieux de culte. On finit avec un déjeuner commandé à la roulotte “sauvage” installée entre mer et route. Pressés par le temps, on décline la partie de pétanque et on rentre en stop à la pension récupérer nos sacs pour partir sur Haapiti.
On loge chez Mark à Haapiti. L’adresse se résume à “point kilométrique 23”, c’est à la fois trop et pas assez précis. A Moorea les points kilométriques se comptent dans les deux sens à partir du terminal de ferry. Il y a donc deux PK23 et la confusion règne dans nos petites têtes et celle du chauffeur de taxi. Sur l’île il est tellement plus simple de dire qu’on va chez Miri ou Tonton Jacques. Bref après quelques hésitations nous voilà rendus chez Mark où nous attend un petit bungalow très chouette avec cuisine et salle de bains détachées. On essaye de s’organiser pour le lendemain mais 8 mai oblige il faut s’armer de patience.
Toutes nos tentatives pour louer un scooter se révèlent infructueuses. Qu’à cela ne tienne, on ira voir les raies aux Tipaniers en vélo. La demie-heure sous le cagnard se transforme en 50 minutes mais on y arrive. Plusieurs options pour nager avec les raies. En groupe, ce n’est pas notre tasse de thé et de toute façon on est arrivé trop tard. En kayak, il en faut deux et le courant est dissuasif. Reste le bateau à moteur sans permis, option que l’on choisit en grands navigateurs que nous sommes. Il faut savoir que c’est l’équivalent de la voiturette électrique. Autant dire qu’avec un moteur de 2cv on peine à remonter le courant mais on y arrive. L’avantage de ne pas être en groupe c’est quand même d’y aller à son rythme et de rester nager avec les raies pastenagues aussi longtemps qu’on le souhaite. Et on en profite. Les raies viennent très très près. Forcément les tour opérateurs les nourrissent pour garantir leur présence alors elles sont conditionnées. En apnée elles viennent sur vous sans problème à la recherche de friandises. On a même appris qu’on leur avait coupé le dard, un accident ça ferait tâche sur un CV de tour opérateur. Quelle misère, tout ça enlève un peu de la magie de la rencontre. Une fois les raies lassées et parties plus au large nous reprenons notre barquette et faisons un stop à Coco Beach sur le motu pour déjeuner. C’est l’heure de rentrer, les vélos et le cagnard nous attendent. Dernière nuit sur Moorea, notre vol pour Huahine décolle tôt le lendemain.